At Night

At Night

In the cold night, where silence spreads, 
The stars shine, witnesses of times, 
The wind whispers forgotten secrets, 
In the shadow of trees, lost dreams.

Do not fear, oh heart, this deep darkness, 
For every shadow dances, every breath is its gift. 
Fireflies sparkle, glimmers of light, 
Guiding lost souls towards the river.

The moon, an accomplice, lights the way, 
With a silver glow, it soothes fate. 
The chills of winter, far from being chains, 
Are sweet promises, serene whispers.

So, in this night, let yourself be carried, 
By the magic of the skies, by the love of eternity. 
For in the cold night, where fear fades away, 
Lies a tender world, a breath of grace.

Shadows, in Silence

Shadows speak without a voice,
they draw their stories on the walls,
a quiet echo of what we see,
a blurred reflection of what softly falls.

They’re born at the edge of light,
like a sigh slipped from a golden ray,
timid sisters of brightness bright,
they follow us with no will to stray.

Atnight

They stretch at dusk, languid and slow,
curl at dawn with a trembling grace,
faithful, silent, sometimes they play,
revealing sorrows we try to erase.

They dwell in the hollows of our days,
lie on stones, or dance in embrace,
circle around our fleeting ways,
then vanish without a single trace.

But sometimes they enter deep inside,
inner shadows, tender or grim,
whispering what the heart would hide,
keepers of memories dim.

Yet in every passing shade we find
a spark of fleeing light concealed —
a fragile promise left behind,
drawing paths from truth to the surreal.

Les Illusions Vespérales

Les Illusions Vespérales

À l’heure où le soleil s’incline doucement vers l’horizon, la réalité se teinte d’or et de mystère. Les illusions vespérales, nées dans la lumière vacillante du crépuscule, forment un théâtre silencieux où l’imaginaire prend le pas sur le tangible. Ces phénomènes, à la croisée des sens et de la lumière, transforment le monde familier en un espace incertain, presque féérique.

Quand le jour s’efface, les contours s’adoucissent, les couleurs se dérobent, et les ombres s’allongent, comme si la nature elle-même hésitait entre présence et absence. Un arbre devient une silhouette fantomatique, une pierre prend l’allure d’un animal endormi, un souffle de vent semble chuchoter des secrets oubliés. L’œil, trompé par les jeux de lumière et la baisse de contraste, invente, complète, imagine.

Ces illusions ne sont pas seulement des erreurs de perception ; elles sont aussi des portes ouvertes sur notre inconscient. Le crépuscule invite à la rêverie, à la projection. C’est l’heure des souvenirs flous, des regrets enfouis, des amours incertaines. Tout semble possible, et pourtant tout semble s’éloigner. Dans cette lumière tamisée, l’esprit vagabonde, captif d’un monde entre deux états – entre le réel du jour et l’irréel de la nuit.

Il y a dans les illusions vespérales une forme d’invitation à voir autrement, à accepter l’éphémère, à se laisser troubler. Car ce que l’on croit voir, dans ces instants suspendus, parle peut-être plus de nous-mêmes que de ce qui nous entoure.

Et quand tombe la nuit, emportant avec elle les dernières lueurs du jour, il ne reste que le souvenir de ces formes hésitantes, de ces visions fugitives. Les illusions vespérales se dissipent, comme un rêve à peine ébauché, mais elles laissent en nous un sentiment doux-amer : celui d’avoir entrevu un autre monde, caché dans les plis du nôtre.

La chambre des ombres

Dans un silence lourd comme un glas oublié,
Le vent frappe aux vitres — nul ne l’a invité.
Les murs suintent l’ennui,
les pendules se taisent,
Et l’ombre s’étire en d’invisibles braises.

Sous le drap fané d’un lit sans mémoire,
Dort un cœur glacé, noyé dans le noir.
Ses rêves s’effritent comme des cendres pâles,
Et tombent en pluie dans des gouffres
sans bal.

Les portraits fissurés ricanent en secret,
Témoins effacés d’un monde en retrait.
Le miroir, voilé d’un souffle de mort,
Refuse les visages, avale le corps.

Un cri, à mi-voix, s’élève et s’égare —
Un souffle trop las, un soupir bizarre.
Puis plus rien…
que l’écho d’une peur ancienne,
Qui danse avec l’ombre, lente et souterraine.

Aisselle citoyen, formez vos ceinturons !